Malgré les vacances scolaires, le campus Sciences Po de Reims a vécu une fin de semaine agitée. Dans le sillage des différentes mobilisations pro-Palestine menées à l’Institut d’études politiques (IEP) de Paris plus tôt dans la semaine, le site rémois a été « occupé » par quelques dizaines de manifestants. La mobilisation a débuté vendredi 26 avril, dans l’après-midi, lorsqu’un drapeau palestinien a été scotché sur une barrière bloquant la porte d’entrée et des pancartes de soutien envers la Palestine et de réprobation de l’action d’Israël brandies. Un collage « Université al-Azhar » a été apposé sur un mur extérieur, en référence à cet établissement de Gaza rasé par des frappes aériennes israéliennes, en novembre dernier. Plusieurs étudiants ont passé la nuit au sein du campus.
La ville de Reims a dénoncé, samedi, « un blocus intolérable », mené par une « poignée d’étudiants, accompagnée de militants d’extrême gauche et d’une élue de l’opposition municipale LFI ». De leur côté, les Insoumis de la Marne ont dénoncé, lundi matin, « une fausse information », estimant que la conseillère visée, Zabbaou Liman, ne s'était pas jointe au mouvement.
De plus, le maire Arnaud Robinet a assuré que ce blocage avait conduit à l’annulation de conférences prévues dans le cadre de la 52e convention nationale de la Licra, que le campus devait accueillir. Le collectif d'étudiants mobilisés pour les Palestiniens a assuré qu'il « n’a jamais été tenu informé de la venue de la Licra pendant la durée de l’occupation ». Les bloqueurs ont affirmé avoir quitté les lieux à 10 h 30 et que « tout événement ayant lieu après aurait pu avoir lieu normalement ». Il semblerait que devant le blocage d'une partie du campus et l’incertitude de la situation, la ville et la Licra ont fait le choix de délocaliser leur table ronde à la mairie dans la matinée de samedi, avant que les manifestants ne lèvent le camp. En effet, après l’annonce de Sciences Po Paris, la veille, d’un accord avec ses étudiants mobilisés, les campus en région ont cessé leurs actions. La direction de l'IEP s'est engagée à organiser un débat interne et à suspendre des procédures disciplinaires lancées contre des manifestants.