« Pour quelqu’un qui a la passion des plantes, ici, c’est le paradis ! » Qui a dit que les fonctionnaires n’étaient pas heureux ? Benjamin Fleury (ça ne s’invente pas !) est chef d’équipe en production aux serres municipales de Reims. Sur ce site de 2,5 hectares à l’abri des regards, situé entre le canal et la Vesle, près de 200 000 plantes fleurissent chaque année et viennent ensuite embellir le quotidien des Rémois.

En mairie, dans les écoles, les lieux publics, les parcs, les espaces verts, les massifs, lors des cérémonies, des événements ponctuels, des manifestations… « Tout est produit ici, sauf les arbres et les arbustes qui sont achetés auprès de pépiniéristes, explique Éric Lavoisy, directeur des espaces verts de la ville de Reims. L'avantage de produire nous-mêmes, c’est qu’on n’a pas les mêmes objectifs qu'un gros producteur qui vise la rentabilité. On peut avoir de la diversité pour servir un projet pédagogique et permettre au public se rendre compte de la diversité des plantes. »

C’est la raison pour laquelle la ville de Reims ouvre en grand les portes de ses serres municipales, ces samedi 4 et dimanche 5 mai. Organisé tous les deux ans, l’événement rassemble habituellement près de 4 000 personnes, au moment du printemps. Une période idoine pour les amateurs de plantes. La serre de croissance, la plus grande du site, arrive presque à saturation. « C’est la période où la serre est le plus remplie puis les plantes vont partir vers les massifs de mi-mai à mi-juin, détaille Benjamin Fleury. On essaye d’avoir une grande diversité de variétés, de couleurs et de tailles, c’est plus intéressant pour les gens de voir des choses différentes. Cette année, un très riche programme a été concocté par la direction des espaces verts et leurs partenaires pour proposer une grande visite du site, des jeux, des ateliers, des stands, des expositions… On pourra aussi bien déguster une tisane à l’ombre d’un arbre, qu’obtenir un diagnostic sur une plante malade, admirer le matériel des jardiniers ou encore déambuler librement dans les serres et la pépinière. « L’objectif est de valoriser les métiers des agents et leurs nombreuses compétences », Cécile Pochet, responsable du service production, animation et maintenance. Les participants pourront obtenir une multitude de conseils de culture et découvrir comment ce service composé de 144 agents opère au quotidien.

Et notamment, s’adapte à un changement majeur : le dérèglement climatique. La hausse des températures oblige les hommes à adapter leur façon de travailler. « Quand il fait 30 degrés dehors, il peut faire jusqu’à 45 degrés sous les serres, relate Benjamin Fleury. On travaille donc de plus en plus en horaire décalé l’été. » Alors qu’une présence humaine est systématiquement assurée entre mars et septembre, celle-ci est, au minimum, doublée, pendant les périodes de canicule. Mais les conséquences sont également notables sur la production de plantes. « On a réduit la production de plantes annuelles et on privilégie désormais les plantes vivaces et les plus résistantes, explique Cécile Pochet. C’est un signe fort de l’adaptabilité au changement climatique. » La pépinière, en extérieur, est d’ailleurs en cours de réorganisation pour permettre de répondre à cette demande grandissante. Elle fera le plein d’animations, ce week-end, afin de permettre aux petits et aux grands de découvrir de façon ludique son fonctionnement.